Né en 1988 au Port, Charles Prime reconstitue des instants vécus en montagne, en forêt, en bord de mer, partout où son regard se pose sur la nature.
« Je découvre des lieux spectaculaires ou intimistes, accueillants ou austères. Des endroits marquants en tout cas, où je vis quelque chose de singulier, seul ou accompagné. Cette rencontre entre un lieu et un événement produit une émotion et un souvenir que j’essaie ensuite de reconquérir et retranscrire le plus fidèlement possible par la peinture. »
La première impression presque hyperréaliste des compositions de Charles fonctionne comme un piège.
Il l’indique lui-même :
« Je me considère plutôt comme un artiste réaliste, au sens où j’ai l’intention de témoigner de notre époque. C’est pour cette raison que les scènes que je propose sont plausibles.
Au premier coup d’œil, on y croit .
Mais attention, un regard plus attentif et rapproché nous fait découvrir des détails dissonants, des couleurs, des formes et une touche qui révèle un monde irréel et enchanté.
Ce monde-là, au-delà du rétinien, est plus cohérent avec mon sentiment. »
Charles reconstitue ces scènes sans concession.
Il use d’ironie et d’une pointe de cynisme pour témoigner des travers de notre époque.
Son travail pointe une contradiction entre volonté de préservation de la « nature » et mode de vie quotidien largement responsable de sa destruction.
Dernièrement, Charles a même poussé l’ironie jusqu’à l’humour potache dans une série de petits formats intitulé « Nos gestes quotidiens ».
Dans ses compositions, les personnages sont le plus souvent discrets, comme engloutis par les éléments qui les entourent.
La végétation, les animaux, les montagnes, les rivières, le ciel ont une existence propre, une présence et une intentionnalité.
En ce sens, le travail de Charles Prime rejoint la philosophie de penseurs tels que Philippe Descola ou Vinciane Despret auxquels il se réfère abondamment.
La « nature » n’a pas pour fonction de nous plaire.
Charles nous en offre sa vision.