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Abel Techer

Fruit d’un travail de 10 mois en résidence à la galerie Cinq Dimensions, je suis heureux de vous présenter cette nouvelle exposition en solo, intime et très prenante d’Abel TECHER. 

A côté des tableaux, vous découvrirez des esquisses et des prototypes qui témoignent du cheminement artistique de l’artiste, depuis l’idée originale jusqu’au tableau fini. Sont aussi exposées les sources de l’inspiration d’Abel, un soldat en plastique, une coupe mordorée…. Une vidéo retrace ces dix mois de résidence. 

Diplômé de l’Ecole Supérieure d’Art de la Réunion (ESAR) et de l’Ecole Supérieure d’Art de la Réunion (ESAR) et formé à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design d’Alicante, en Espagne, (EASDA), Abel TECHER est un artiste réunionnais, originaire de Petite Ile, qui est né et vit à la Réunion et qui a déjà beaucoup exposé en France, à la Réunion et à l’étranger depuis 10 ans. 

Il nous fait l’honneur d’exposer à la galerie. 

Du courant des artistes surréalistes, il en a tous les codes et surtout l’esprit : l’espoir de reconnecter l’Homme à son intériorité et le gout de la liberté. 

Mais être classé sous une étiquette n’est pas Abel, et surtout pas celle de surréaliste. 

Abel est avant tout un réunionnais et son identité est le pilier central de son expression artistique et de sa vision du monde. Son terrain de jeu est clairement sa culture et son origine. 

Et pour Abel tout est jeu, sans case ni règle et son expression artistique est transgressive.  

Il vit et exprime simplement sa créolité, la transcende, de l’objet de décoration de tout intérieur créole à l’anneau de naissance traditionnel en or, le zano, de son enfance à jouer dans la terre à chercher des trésors enterrés au vocabulaire créole tant imagé, du soldat d’enfant en plastique à un carreau de brèdes chouchou, le tout mâtiné de la réflexion sur les enjeux de société actuels. C’est ça la culture.

Je cite Abel : C’est un peu dans ce sens … je ne sais pas, j’y ai pensé par rapport aux souvenirs quand je jouais et creusais dans la terre, les choses trouvées, dont les porcelaines en morceau … la céramique, le plastique … des reliques sans valeur… un peu comme les bibelots, comme les jouets (soldat) en plastique … les creux, les trous creusés qui parlent des objets presque sans histoires communes, les creux qui parlent d’histoires en parallèle … c’est aussi reprendre le «zano», qui est un objet populaire, que beaucoup de réunionnais connaissent et qui ne fait pourtant pas partie de l’histoire «officielle» de la Réunion … on l’appellera souvent le zano traditionnel, alors qu’on ne sait pas exactement quand c’est devenu «traditionnel» .. et c’est souvent ce que l’on retrouve dans la culture créole, des creux, des vides… mais le zano est une transmission, par le geste… c’est l’idée en tout cas de puiser dans des objets populaires pour parler autrement, du moins tenter, de parler d’autres histoires.

Tout cela explique le titre de cette exposition : DANS LA TERRE, LES CREUX PARLENT AUSSI. 

A 32 ans, les choix personnels de vie d’Abel, ses gouts, ses passions s’invitent pour enrichir SA propre culture. 

Il la transforme, la transcende, la magnifie avec humour et tendresse par la libre association, à mi-chemin entre l’imaginaire individuel et les héritages collectifs, et entre la quête de soi et l’exploration des mondes cachés de l’esprit, par la juxtaposition inattendue d’éléments

Ainsi avec Abel, le planteur de chouchou porte des chaussures de drag, la Réunion flotte dans des nuages, les coqs portent des boucles d’oreille en sautoir et le Yab est une délicate et précieuse porcelaine. 

Son esprit, par le potentiel créatif de l’inconscient, s’évade vers des contrées libres de contraintes où le détail devient le maître et où l’imagination est libérée des contraintes triviales de la réalité. Il remet en question les normes établies et célèbre la diversité.

Abel défie les normes de genre et explore la fluidité de l’identité. Et la maturité dont il témoigne lors de cette expo est exceptionnelle. 

C’est toute l’originalité de sa démarche, sa contribution à la scène artistique et sa capacité à faire réfléchir et à émouvoir son public. 

D’ailleurs, les dragqueens, par leur capacité à incarner des identités multiples et changeantes, à jouer avec les symboles culturels et les stéréotypes, n’offrent-elles pas un terrain fertile pour explorer des concepts de fluidité, de transformation et de réinvention de soi ?

Bonne visite. Laissez vous portez. 

Et n’hésitez pas à laisser un mot dans le livre d’or.

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